Entre avril et juillet 1994, de 800 000 à 1,2 millions de personnes ont été assassinées du simple fait d'appartenir à la population identifiée comme tutsi au Rwanda.

Le dernier génocide du XX° s n’aurait pas été possible sans une participation massive de la population Hutue aux assassinats.

M Kuhn travaille depuis plusieurs années sur l’articulation entre les dimensions scientifiques et didactiques de l’enseignement des violences de masse et plus particulièrement sur le génocide des Tutsis.

Son intervention de presque 2 heures devant les élèves du lycée a certes permis de rappeler les mécanismes de ce que les historiens nomment un « génocide des voisins ».

Mais Samuel Kuhn a surtout insisté sur les modalités très originales mises en place par l’Etat rwandais pour juger, entre 2006 et 2012, plus de 2 millions d’accusés. Les 12000 « Gacacas », tribunaux villageois s’inspirant de la justice traditionnelle, ont ainsi permis d’opérer à la fois un travail d’histoire immédiate et de justice, ouvrant la voie à une forme (certes très imparfaite) de « réconciliation nationale ».